samedi 23 avril 2016

Les motards à la merci du téléphone portable

Vendredi en une fin d'après midi ensoleillée. Je suis à Nantes, place Anatole France, à bord de ma moto. Je m'apprête à emprunter le Boulevard Meunier de Querlon, un large boulevard en ligne droite, en double sens. Il est ça et là parsemé de passages piétons clairement signalés.

En quittant la place Anatole France en direction du boulevard, je remarque l'automobiliste qui me suit de près dans mon rétroviseur. Je vois clairement la jeune femme parler. Elle est seule. J'en conclu que soit elle se parle à elle même, soit, et c'est plus probable, elle est en communication téléphonique avec un kit mains libres.

Etant donnée la proximité de sa voiture et sa potentielle distraction, je décide de prendre le large. Je prends les devants, et, après avoir contrôlé dans mon rétro, je lui mets environ 70 mètres dans la vue.

Un peu plus loin sur le boulevard, j'aborde un passage piétons ou une maman avec son bébé attend vainement  que les automobilistes la laissent passer.  Au moins deux des voitures qui me précèdent ne tiennent pas compte du passage piéton.

Je m'arrête pour la laisser traverser, en ayant au préalable vérifié que l'automobiliste est encore loin derrière. La dame s'engage pour traverser le passage piéton et me fait signe de la main.

Subitement, elle sursaute et amorce un mouvement de recul. J'entends des crissements de pneus, un freinage violent... Je regarde mon rétro. L'automobiliste au téléphone me talonne. Elle a failli m'emboutir.

Je n'étais vraiment pas content. Si elle m'avait percuté, les conséquences auraient pu être tragiques, pour moi et pour les deux piétons. Ce fut l'occasion de me mettre en colère contre les téléphones au volants, les conducteurs distraits et le manque de respect des piétons. Les passages piétons sont rarement respectés par les Nantais. Ce n'est pas étonnant : je n'ai connaissance d'aucun conducteur verbalisé pour ce type d'infraction, contrairement aux excès de vitesse. La police est peu présente et n'a peut-être pas les moyens de remplir ce type de mission ? Je rappelle qu'un tiers des piétons tués sur la route traversaient sur un passage piéton.

Après réflexion, je me dis que je n'ai pas accordé assez d'importance au danger potentiel de l'automobiliste en communication téléphonique. J'ai pourtant réagi en conséquence, mais c'était insuffisant. Pour minimiser le risque, j'aurais pu aussi ne pas céder le passage à la maman avec son bébé sur le passage piéton. Ainsi, j'aurais agit comme la majorité des utilisateurs de la route et je n'aurais pas créé de surprise. Non, cela ne me paraît pas être une solution non plus. Si vous, cher lecteur, avez des idées, je suis tout ouïe. En conclusion, il est parfois difficile d'éliminer le danger, même quand on en a conscience.


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